
Le fondu au noir est un mode particulier par lequel on passe d'une image A à une image B.
A disparaît progressivement comme si la lumière s'éteignait : l'écran devient noir. Après qu'il fut resté noir pendant un court instant, B apparaît comme si la lumière revenait.
Ce procédé ne doit pas être confondu avec la fermeture et l'ouverture à l'iris
Dans le fondu au noir, A ne prend pas la forme d'une sphère qui rétrécit peu à peu; B ne prend pas l'aspect d'un cercle qui s'agrandit. Mais, tout se passe comme si l'écran s'éteignait avec une image et se rallumait avec une autre.
Le fondu au noir est parfois appelé "dégradé".
Pour un exemple de fondu au noir :
Accusée, levez-vous ! (1930) de Maurice Tourneur : après que le magistrat eut dit "C'est bien étrange", fondu au noir; puis, série de nouveaux fondus
Voici un autre fondu au noir, quand le personnage masculin tue sa victime :
Invisible ghost (Le fantôme invisible (1941) de Joseph Lewis
Fondu au noir encore, après la découverte d'un cadavre dans Cécile est morte (1944) de Maurice Tourneur
Un autre exemple de fondu au noir dans le deuxième extrait d'un film américain des années 1940 :
Sherlock Holmes and the voice of terror (Sherlock Holmes et la voix de la terreur, 1942) de John Rawlins
Voici comment s'opère le passage d'une scène à une autre à la fin de cette séquence dans Le diable au corps (1947) de Claude Autant-Lara
Fondus au noir maintenant dans un film japonais des années 1940 :
小原庄助さん (Monsieur Shosuke Ohara, 1949) de 清水 宏 (Hiroshi Shimizu)
Il y a différentes manières de "fondre au noir".
Ainsi, lorsque l'écran est noir, il peut n'y avoir plus aucun son.
Mais, voici, au contraire, comment Cocteau prolonge la musique pendant le fondu au noir dans le deuxième extrait du film La belle et la bête : on en profitera pour le comparer au premier, où il n'y a pas de fondu :
La belle et la bête (1946)
Le fondu au noir peut servir à instaurer une séparation entre une scène présente et une scène passée, un flash-back : c'est le cas dans cet extrait du Mystère de la chambre jaune (1930) de Marcel L'Herbier, lorsque deux protagonistes donnent chacun sa version des faits
Pour des exemples de séquences sans fondu au noir :
100 000 dollars au soleil (1964) de Henri Verneuil
La nuit du carrefour (1932) de Jean Renoir : ni fondu au noir, ni fondu-enchaîné
Bethsabée (1947) de Léonide Moguy : ni fondu au noir, ni fondu-enchaîné
Pas de fondu au noir non plus dans cet extrait d'Inside man (2006) de Spike Lee
A l'inverse, Deux jours, une nuit (2014), des frères Dardenne, se termine par un véritable fondu au noir
Voici un fondu au noir dans un film italien :
Main basse sur la ville (1963) de Francesco Rosi